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Un atelier d’idéation a pour objectif de générer des idées. Il est généralement conduit à l’issue de la phase de recherche utilisateur afin d’imaginer plusieurs hypothèses de conception.
Pour animer cet atelier, il existe différentes méthodes qui visent à stimuler le processus créatif. Ces techniques permettent de générer un maximum d’idées dans le cadre de l’atelier.
Comment préparer un atelier d’idéation ?
L’atelier d’idéation est organisé pour résoudre un problème, répondre à un besoin ou simplement améliorer une solution existante. L’objectif de l’atelier doit être défini clairement afin que tous les participants puissent avancer ensemble dans la même direction.
1/ Sélectionner des participants
Les participants choisis dépendent de l’objectif de l’atelier. Ce peut être les futurs utilisateurs du produit, les parties prenantes du projet ou l’équipe de conception.
2/ Choisir le lieu
Par ailleurs, quelle que soit la technique d’idéation choisie, l’environnement dans lequel est organisé l’atelier aura un impact sur la créativité. Il faut donc prévoir une salle suffisamment grande, calme et accueillante. L’aspect convivial passe également par la mise à disposition de boissons, voire de nourriture.
3/ Prévoir le matériel
Le matériel dépend de la méthode d’idéation. Toutefois, il sera généralement nécessaire de disposer d’un tableau blanc, de papier, de post-it, de crayons, de feutres et d’un minuteur. Il peut être également utile de prévoir du matériel pour photographier, filmer ou enregistrer. Sinon, l’animateur, ou un collègue, notera les idées et les échanges.
Déroulement de l’atelier
Après accueil des participants, l’organisateur doit énoncer le projet, l’objectif et expliquer le déroulement de l’atelier. C’est aussi le moment de rappeler les éventuelles règles à respecter.
On peut distinguer trois grandes étapes dans la démarche d’idéation :
- Exploration des différentes solutions possibles où chacun va proposer des idées et réagir à celles des autres, sans brider son imagination.
- Recueil de toutes les idées émises.
- Discussion, vote, évaluation des idées proposées pour trier celles à conserver.
L’animateur doit pousser chaque participant à s’exprimer et à faire valoir ses idées, y compris les plus timides. Dans ce contexte, et surtout si le groupe est constitué d’inconnus, il peut s’avérer utile de commencer par des exercices d’échauffement pour « briser la glace » (Ice Breaker). Sous forme de jeux, chaque membre du groupe va se présenter. Cette phase préliminaire permet de mettre tout le monde à l’aise.
La réussite de la séance d’idéation tient également beaucoup à l’énergie des participants. L’animateur doit donc pousser les uns et les autres à s’engager dans le jeu en ayant une posture active. Par ailleurs, durant tout l’atelier, les participants doivent rester concentrés sur le sujet à traiter et l’objectif à atteindre.
Une technique d’idéation : le “Brainstorming”
La technique d’idéation la plus utilisée est le brainstorming, ou “remue-méninges” en français. La séance réunit un groupe de six à dix personnes afin de trouver une solution à un problème ou d’innover à partir d’une thématique. Cette méthode, inventée dans les années 30 par Alex Osborn, repose sur six règles de base :
- S’exprimer de manière libre et spontanée sans autocensure (il n’y a pas de mauvaise idée).
- Privilégier la quantité d’idées à la qualité.
- Ne pas critiquer les idées des autres.
- Ne pas hésiter à ‘rebondir’ sur les idées des autres pour les développer ou les combiner.
- Une conversation à la fois (ne pas interrompre l’intervenant, ni changer de sujet sans avoir exploré ses idées).
- Être visuel. Autrement dit, n’hésitez pas à dessiner pour mieux exprimer vos idées.
Ces règles sont énoncées au début de l’atelier et affichées dans la pièce.
Le brainstorming se réalise en trois étapes : la préparation (définition du sujet à explorer, invitation des participants, organisation générale), l’animation de l’atelier et le recueil des idées.
Le traitement des idées
En général, les idées exprimées sont notées sur des post-it et affichées sur le tableau afin que tout le groupe puisse en discuter. Elles sont construites soit individuellement, soit en groupe, selon les objectifs de l’atelier. Appliquer des contraintes favorise l’émergence de nouvelles idées. Pour cela, le recours aux super-héros ou aux personnes célèbres est fréquent. Il s’agit, par exemple, de demander : « Comment ferait [tel personnage] pour [résoudre tel problème] ? ».
Sélectionner, classer et organiser les idées
Une fois les différentes idées énoncées, il est généralement utile de faire un premier tri en les regroupant par similarité, de manière à éliminer les doublons et à fusionner les idées proches ou complémentaires.
Classer les idées par thématiques
Ensuite, les idées peuvent être positionnées sur un diagramme selon différentes thématiques. Par exemple, en phase de conception, il peut être intéressant de positionner les différentes idées selon d’une part, leur impact sur l’utilisabilité du produit et d’autre part, la faisabilité technique. Une telle classification permet d’identifier rapidement les quick-wins : les solutions appréciées des utilisateurs qui seront les plus faciles à réaliser.
Vote des participants
Lorsqu’un consensus est nécessaire, il peut être utile de demander à chacun des participants de voter pour indiquer les idées qui leur semblent les mieux adaptées à la résolution du problème étudié. Pour cela, on utilise généralement des gommettes colorées. Chaque participant se voit attribuer plusieurs gommettes qu’il va coller sur le post-it de ses idées préférées. Il peut d’ailleurs être également intéressant de demander aux participants d’indiquer les idées qu’ils aiment le moins.
La méthode des quatre catégories
Une autre manière d’organiser les idées issues du brainstorming est celle dite des quatre catégories. La méthode des quatre catégories consiste à regrouper les idées selon quatre familles : le choix rationnel, le choix le plus susceptible de plaire à tous, le choix préféré (de manière individuelle), et le choix risqué (mais qui en vaut peut-être la peine). Les participants peuvent sélectionner une à deux idées pour chacune de ces catégories.
Qu’est-ce qu’une carte d’idéation ?
Les cartes d’idéation permettent d’utiliser les émotions humaines et/ou les expériences pour stimuler la créativité. Ces cartes vont permettre de guider le processus créatif durant une session de brainstorming. Elles garantissent que les différentes facettes de la problématique, en particulier émotionnelle, soient traitées de manière exhaustive.
Les types de cartes d’idéation
Il existe différentes sortes de cartes d’idéation, les plus utilisées dans le processus UX sont les UX Cards, conçues par Catherine Lallemand (Lallemand 2015). Ces cartes sont basées sur une approche psychologique de l’expérience utilisateur. Elles partent du principe qu’une expérience sera positive pour l’utilisateur si elle répond à ses besoins psychologiques fondamentaux. Chacune des UX Cards présente donc l’un des 7 principaux besoins psychologiques de l’être humain, par exemple : Plaisir, Appartenance, Sécurité, etc. Elles permettent de passer en revue ces besoins et d’imaginer la manière dont le produit ou service peut y répondre.
La méthode “Lego Serious Play”
La méthode Lego Serious Play utilise les briques du jeu de Lego pour animer des ateliers créatifs.
Un “atelier Lego” se déroule généralement en cinq étapes :
- Poser une question et demander aux participants d’y répondre par une histoire illustrée par une construction avec les briques de Lego.
- Chacun des participants fait sa construction le plus rapidement possible. Comme pour les autres techniques d’idéation, l’imaginaire prime sur la réflexion.
- Les participants partagent le résultat avec les autres, racontent l’histoire et expliquent le modèle construit.
- Le facilitateur et le groupe recueillent les informations et en discutent afin de pouvoir itérer.
- Selon l’objectif de l’atelier, les différentes constructions sont assemblées entre elles ou présentées séparément de manière à pouvoir les comparer.
Les avantages de la méthode
Cette technique est efficace parce que les participants, en effectuant un travail manuel dans un délai bref, sont forcés de s’investir dans la réflexion collective. Le Lego Serious Play fait aussi appel aux associations d’idées et aux métaphores, il permet d’aborder la problématique sous un angle nouveau et différent. Enfin, le fait de partager sa création favorise la compréhension collective. L’animateur peut générer d’autres idées en posant des questions, par exemple : « Que se passerait-il si telle partie de la construction était déplacée ? » « Quelles seraient les conséquences si on assemblait cette partie du modèle à cet autre modèle ? », etc.
Conclusion
Organiser un atelier d’idéation est une méthode de recherche utilisateur ludique et participative. C’est une manière de recueillir des idées en groupe, sur la base de l’échange et du dialogue. C’est cet échange entre les participants et les chercheurs qui permet l’émergence d’idées intéressantes.