La mise en œuvre des méthodes de conception en ergonomie (UX) et design graphique (UI) n’est plus à démontrer pour la réussite d’un projet d’application quel qu’il soit (web, responsive, mobile, tactile…). La maitrise de ces expertises est évidemment essentielle, mais peut devenir insuffisante sans une bonne collaboration entre les différents acteurs d’un projet.
Intéressons-nous à la relation particulière entre l’UX designer et le designer graphique. Voici 7 clés d’une collaboration réussie :
1) Idéalement, le designer graphique doit intervenir avant d’intervenir.
Étude terrain ou étude ethnographique
Le brief graphique est normalement la réunion de lancement qui permet au designer graphique de créer ses premières pistes graphiques. La qualité des données tirées de cette réunion permet au designer de comprendre les besoins stratégiques, techniques et communicationnels afin d’y répondre le plus efficacement possible.
En incluant le designer graphique dans les phases amont d’ergonomie comme l’enquête ethnographique ou le test utilisateur, celui-ci interprétera de manière plus sensible ces besoins et développera plus d’empathie envers les utilisateurs finaux.
2) Partager un objectif commun
Fiche persona
Si le designer graphique n’a pas la possibilité de s’immiscer dès les phases d’ergonomie, il doit veiller à emmagasiner les connaissances acquises par l’UX designer. Les documents rédigés par l’UX designer deviennent une mine d’or pour le designer graphique afin qu’il s’immerge dans le projet et comprenne les besoins des utilisateurs.
Lire les résultats d’une enquête terrain permet de prendre le temps de connaître les utilisateurs tandis qu’afficher au mur les personas qui en découlent permet de ne pas perdre de vue ces utilisateurs.
3) Se confronter pour se dépasser
Session de peer review
Partager un objectif commun n’est pas synonyme de consensus. La confrontation d’idée est vitale pour offrir les meilleures solutions de conception à l’utilisateur final.
Les phases de peer review sont ainsi essentielles pour valider des solutions mais surtout pour débloquer des problématiques non résolues. Lorsque ces peer reviews sont faites entre un binôme UX designer – designer graphique, l’échange est d’autant plus enrichissant car l’expérience utilisateur est principalement définie par le travail de ces deux derniers.
4) Un relationnel sain
La capacité de se confronter ne doit pas être source de friction. L’égo des designers (autant UX que UI ;-) ne doit pas parasiter la qualité du projet. Tout échange doit se dérouler dans la non-agressivité et l’écoute de l’autre. Regardons dans la même direction : celle de l’utilisateur.
5) Être curieux dans l’expertise de l’autre afin de faciliter son travail
Wireframe avec grille de mise en page
Chaque acteur d’une phase d’un projet doit être un facilitateur du démarrage de la phase suivante. Lorsque l’UX designer conçoit un wireframe avec l’effort d’utiliser une grille de mise en page ou de réfléchir à une hiérarchie claire des typographies, cela permet au designer graphique de s’approprier plus rapidement l’interface. Chacun conserve son propre rôle, mais l’usage d’outils communs permet de fluidifier l’avancée d’un projet.
6) Non… le designer n’est pas un coloriste !
Le rôle du designer graphique est de prolonger les intentions conçues par l’ergonome en affinant et en enrichissant les interactions prévues par celui-ci. Bien sûr le designer graphique ne doit pas balayer les choix de conception d’un revers de la main. La sensibilité du designer graphique permet d’amener de la profondeur dans une interface et de créer un engagement émotionnel chez l’utilisateur.
L’UX designer veillera à jouer le garde-fou de la créativité débordante du designer graphique ;-)
7) Voir plus loin que son intervention
Avez vous déjà vu un basketteur tirer un lancer franc? Son regard fixe le panier même après son lancer jusqu’à ce que le ballon y rentre. S’il détourne son regard après le lancer, le ballon a peu de chance de scorer. Cette philosophie doit être la même pour l’UX designer et le designer graphique.
Chacun met en œuvre sa compétence, son énergie et sa passion pour concevoir une interface. Après réalisation de ces éléments, on se doit d’observer comment ils vont évoluer jusqu’à la naissance du produit. Garder le contact avec les équipes et suivre les développements permet de s’assurer que son travail sera bien interprété.
Conclusion
Cette force de collaboration entre l’UX designer et le designer graphique est un avantage qui doit évidemment s’étendre à l’ensemble de l’équipe d’un projet (chefs de projets, développeurs, marketing…). N’oubliez pas : Faites intervenir les membres d’un projet au plus tôt, partagez, échangez, tissez des liens, soyez curieux des métiers des uns et des autres. Voici les ingrédients d’une collaboration réussie.
C’est notre vision chez Usabilis. Et vous, quelle est la vôtre ?
Voir aussi dans le lexique de l’UX :
- Qu’est-ce que l’UX Design ?
- Qu’est-ce que le design de service ?
- Qu’est-ce que l’expérience utilisateur (UX) ?
- Qu’est-ce que le Responsive Webdesign ou adaptative Design ?
- Qu’est-ce que l’UX Research, User Research ou recherche utilisateur ?
- Qu’est-ce que l’UI Design ?
- Conception d’interface : Créer une véritable expérience digitale (UX)
- Design graphique : Créer l’identité visuelle de votre interface
- Maquettage d’interface : La maquette interactive “wireframe” est l’outil le plus concret pour construire l’UX
- Refonte d’interface (UI), Rajeunir l’interface
- UI Designer : entre créativité et rigueur
- Panorama des métiers de l’UX/UI Design
- Design system, le design en kit pour les UI/UX designer
- Interface invisible, NoUI, NUI… L’UI menacée ?
- Les clés d’une collaboration UX / UI réussie