Analyse de la tâche pour structurer l’IHM

L’analyse de la tâche consiste à identifier l’objectif que cherche à atteindre l’utilisateur lorsqu’il se sert du logiciel et les informations dont il a besoin. Connaitre la tâche permet de structurer l’interface homme-machine selon le point de vue de l’utilisateur. Pendant l’analyse, il importe de distinguer la tâche telle qu’elle est décrite par l’utilisateur de l’activité réellement effectuée lorsqu’il se sert du logiciel.

Mode opératoire

Pour analyser le besoin des utilisateurs, c’est à dire identifier ce que les utilisateurs veulent faire avec le logiciel, on procède en deux étapes :

  • Des interviews permettent d’identifier la tâche prévue : ce qui doit être fait.
  • Cette première analyse est consolidée par l’observation des utilisateurs sur leur lieu de travail afin de comprendre l’activité effectivement réalisée.

Ces résultats sont consignés sous la forme d’un graphe appelé modèle de tâche. Le modèle de tâche permet de formaliser les buts de l’utilisateur, la manière dont il atteint ces buts et les informations qui lui sont nécessaires.

Il sert également à identifier la façon dont l’utilisateur traite les cas exceptionnels, voire les urgences. Par ailleurs, lorsque le logiciel vient en remplacement d’un autre, il est intéressant de profiter de ce premier contact pour collecter le point de vue des utilisateurs sur le système qu’ils utilisent actuellement.

La tâche utilisateur

La tâche est l’objectif que cherche à atteindre l’utilisateur : le résultat qu’il souhaite obtenir. Par exemple, lorsque je me sers d’un logiciel de traitement de texte, ma tâche consiste à communiquer en rédigeant un document.

Afin de réaliser une tâche, l’être humain la décompose en problèmes simples. Il décline le but principal en sous-buts, puis en actions élémentaires, de façon hiérarchique.

Les informations nécessaires pour mener une tâche sont associées en mémoire à cette tâche. Tant que l’objectif initial n’a pas été atteint, les informations relatives à la tâche sont actives en mémoire. Une fois le but atteint, elles passent en second plan. Elles sont parfois oubliées car elles ne sont plus utiles à la tâche courante.

Structure du dialogue homme-machine

Dans le cadre du développement logiciel, l’analyse de la tâche permet de structurer l’interface homme-machine :

  • Le découpage en fenêtres découle directement de l’architecture de la tâche et de la façon dont l’utilisateur mène les différentes sous-tâches. Par exemple, si l’utilisateur réalise les tâches en parallèle, les fenêtres correspondantes pourront apparaître simultanément.
  • La connaissance des informations nécessaires à la réalisation de chaque tâche fournit le contenu de chaque fenêtre.

Considérons, par exemple, un logiciel destiné à un gérant de magasin dont la tâche serait modélisée comme ci-dessous:

analyse-tache-graphe-ux-ergonomie

Graphe de tâche pour la gestion du magasin

Chaque fenêtre de l’application permet de traiter une des trois sous-tâches identifiées, à la fois en terme d’actions (commandes) et de contenu (données).

analyse-tache-gestion-ux-ergonomie

Les fenêtres du logiciel de gestion

Cette méthode de conception s’applique également aux sites Web. Lorsque l’agencement des données est cohérent avec la tâche, la navigation est plus facile. La recherche des informations est réduite dans la mesure où les données se présentent selon le besoin au cours de l’accomplissement de la tâche.

Lorsque la structure du site correspond à la tâche effectuée par l’utilisateur, le travail de mémorisation est moins important. L’internaute comprend plus facilement la façon dont le site fonctionne.

Par exemple, dans la figure ci-dessous, la rubrique ‘Catalog’ propose les différents services de cet hébergeur selon l’étape du développement d’un site à laquelle ils s’adressent.

exemple-navigation

Les rubriques sont présentées dans l’ordre où l’internaute en a besoin

Tâche et activité

Pour réaliser une tâche selon les moyens qui lui sont attribués et dans des conditions données, l’utilisateur déploie une activité. En effet, chacun a sa façon de faire. Nous ne procédons pas de la même manière pour réaliser une même tâche. Selon le contexte et selon nos préférences, nous réalisons la tâche de façon différente. C’est ce que l’on appelle l’activité.

L’activité est la tâche effective, tandis que la tâche est la tâche prévue. En d’autres termes, l’activité représente ce qui est fait tandis que la tâche désigne ce qui doit être fait.

Par exemple, je ne m’y prendrais pas de la même manière pour communiquer par écrit selon que je dispose d’un traitement de texte et de beaucoup de temps ou, au contraire, que je n’ai qu’une feuille de papier et 5 minutes devant moi.

La différence entre tâche et activité est essentielle. En effet, la conception d’un logiciel s’appuie sur un cahier des charges, c’est à dire des informations sur la tâche et non sur l’activité. Or, c’est dans un contexte d’activité que sera utilisé le logiciel.

Pour comprendre l’activité de l’utilisateur, il faut l’observer en situation, c’est le rôle des tests d’utilisabilité.

Pour que l’interface homme-machine s’adapte à l’activité réelle des utilisateurs, elle doit prendre en compte différentes stratégies d’utilisation en offrant une flexibilité dans les moyens de dialogue.

Par exemple, la commande d’impression peut être déclenchée soit par une fenêtre de dialogue permettant de choisir la plage d’impression et le nombre de copies, soit directement, mais sans configuration possible, par un bouton. Ainsi, lorsque j’ai le temps, j’utilise la fenêtre de dialogue et bénéficie d’un paramétrage fin, mais si je suis pressé, je ne me sers que du bouton.

Etude ethnographique

Nous réalisons avec vous une analyse de la tâche dans le cadre de l’étude ethnographique.

Notre expertise en design de services